Hackathon Pokemon GO

Lorsque nous avons découvert un Pokestop en plein milieu de nos bureaux et observé la moitié de l’équipe en train de lancer des Pokeballs sur la machine à café, nous nous sommes dit qu’il fallait absolument faire quelque chose de Pokemon GO.

Nous avons donc décidé d’organiser un hackathon le week-end du 30 juillet pour développer des idées de boite autour du jeu.

Pourquoi organiser un hackathon Pokemon GO ?

Plusieurs raisons nous ont poussés à organiser cet événement :

• Mélanger les profils business et les profils tech pour les faire travailler en équipe sur des sujets innovants et passionnants,

• Apprendre à délivrer un prototype fonctionnel accompagné d’une ébauche de business plan sur un délai extrêmement court,

• Et pourquoi pas créer une nouvelle boite ? Notre avons développé un écosystème plein de ressources (personnes, outils, réseau…) permettant de monter rapidement une application web ou mobile tout en assurant sa commercialisation.

Jour 1 : Trouver une idée… pertinente

Première étape : mettre tout le monde à niveau. Pour que chacun puisse travailler réellement sur Pokemon GO, encore fallait-il avoir un minimum de connaissances sur le jeu et le business autour du jeu vidéo ! Voilà pourquoi notre PikaCTO et un SalaDev sauvage nous ont présenté le jeu et l’univers du gaming pendant une petite heure.

Voici ce que les plus assidus d’entre nous ont retenu :

• Avant Pokemon GO, League of Legends était le jeu vidéo avec la communauté la plus importante : 30 millions de joueurs actifs quotidiennement et 70 millions de joueurs actifs mensuellement.

• En deux semaines, Pokemon GO a dépassé League of Legend avec plus de 100 millions de joueurs mensuels actifs et 40 millions de joueurs actifs quotidiennement.

• Pokemon GO génère énormément de cash avec plus de 10 millions de dollars de recettes par jour grâce aux achats in-app de poképièces pour acquérir des objets du jeu et progresser plus vite. Comme dans les autres grands jeux vidéo freemium, les revenus sont assurés par seulement une petite fraction des joueurs (5%) qui dépensent beaucoup d’argent (en moyenne 20$).

Deuxième étape, avoir des idées. Même si l’équipe est la dimension la plus importante dans une startup, une bonne idée est également souvent nécessaire… Distribution de posts-it et lancement d’un jeu de questions réponses pour faire ressortir la substantifique moelle des cerveaux de l’équipe.

Une seule règle : ne pas se censurer et ne pas juger les idées des autres.

Ce jeu de questions-réponses tournait autour des applications mobiles, des jeux vidéo et de sujets plus larges. A travers ce brainstorming, nous souhaitions faire apparaitre les besoins et bonnes pratiques autour de l’univers de Pokémon GO. Se concentrer sur les utilisateurs et leurs besoins est la meilleure façon de monter une boite.

Nous avons ensuite regroupé les post-it et défini nos principales idées :

• un site de copiétonnage pour organiser des chasses et des prises d’arènes,

• un service de Pokévisites des grandes villes : qui n’a pas rêvé de visiter Notre Dame en allant pécher des Magicarpes sur la Seine ?

• un service de Poképromenades pour les parents qui veulent quelqu’un pour s’occuper de leurs enfants,

• une marketplace pour vendre et acheter des Pokémons lorsque la fonction d’échange sera disponible,

• un site boite à outil pour aider les dresseurs dans la gestion de leur compte. Qui n’a pas rêvé de pouvoir transférer ou faire évoluer tous ses Roucools en un clic ?

• une agence de publicité dédiée au street marketing sur Pokemon GO.

Nous avons ensuite réparti les profils tech et business dans les teams rouge, bleu et jaune qui se sont mises à bosser sur un grand thème parmi les trois suivants : Pokemon GO pour les entreprises, Toolkit Pokemon GO et tourisme-transport avec Pokemon GO.

Quoi de mieux qu’un membre d’une équipe pour nous faire part de son expérience. Nous avons recueilli le témoignage d’Alexandre :

Mon équipe (la jaune bien sur!) s’est alors mise à travailler sur ce dernier thème. Après un débat animé, nous sommes tombés d’accord pour développer une application produisant des itinéraires personnalisés en fonction des Pokémons que l’on souhaite attraper et des lieux que l’on veut visiter. Puis nous établissons les différentes étapes de notre projet.

Nous nous sommes ensuite répartis les tâches à accomplir et avons décidé de faire un point toutes les heures pour suivre notre avancement. Puis nous nous sommes mis au travail !

Vers 22h, nous aurions jetés toutes nos pokéballs sur une pizza ou un burger. Heureusement que nos amis de deliveroo se sont fait un plaisir de nous livrer des pizzas ! Après ça, digestion, brossage de dents et au lit.

Jour 2: Monter un business plan et un prototype en 6h chronomètre en main

Le réveil sonne, 7h, samedi matin. La tentation de snoozer est importante… Et dire que l’objectif annoncé est que tout le monde présente quelque chose à 14h… J’arrive au bureau, j’engloutis un bon petit déjeuner et je reprends avec mon équipe la conception de notre prototype et de notre business plan.

Quel défi ! Il faut rapidement s’approprier un environnement jusque-là inconnu : alors que les développeurs se plongent dans l’API de Pokemon GO, j’essaie d’appréhender des secteurs que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam : le tourisme en B2B et le street marketing.

Je monte mon ébauche de business plan avec :

- le concept : faire des itinéraires touristiques personnalisés tout en chassant les Pokémons que l’on souhaite attraper

- les cibles : les dresseurs, l’industrie du tourisme et les commerces de proximités,

- l’offre : un service gratuit de construction d’itinéraires personnalisés pour les dresseurs, un service de publicité pour les commerces de proximité pour leur permettre de générer des messages aux dresseurs qui passent près de chez eux et des visites guidées avec des Pokéguides pour l’industrie du tourisme.

- les concurrents : les moyens de publicité classiques (publicité physique, publicité en ligne, street marketing) et les promoteurs de visites guidées,

- le marché : à la croisée de la publicité, du tourisme et de l’industrie du jeu vidéo qui semble porteur même si les dépenses de publicité ne cessent de décroître.

Nous avançons progressivement et échangeons beaucoup. A 14h, nous avons bouclé notre prototype et notre ébauche. Désormais, c’est l’heure de vérité. Pour pimenter l’affaire, des lots de Poképièces sont à gagner pour la meilleure équipe. Nous présentons notre projet aux autres équipes. Les retours sont positifs et enrichissants. Nous avons même le prototype le plus abouti des trois projets. Ah ces jaunes, toujours meilleurs que les autres !

Voilà, le hackathon s’achève et le weekend peut enfin débuter !

En bref

En 36h, nous avons été capables de produire trois idées de boites avec trois prototypes fonctionnels et ébauches de business plan :

• un site répertoriant à tous les dresseurs les données de son compte personnel ainsi que de l’information sur Pokemon GO. Ce site aura vocation à devenir la marketplace lorsque les échanges seront permis sur le jeu.

• une agence de street marketing pour optimiser la fréquentation des commerces de proximité et des marques grâce au pouvoir de Pokemon GO,

• une application générant des itinéraires personnalisés en fonction des Pokémons que l’on souhaite attraper et des endroits que l’on veut visiter dans une ville.

Mais nous avons aussi tiré de nombreux enseignements de ce hackathon:

• le travail en équipe n’est pas une activité de tout repos : il faut faire en sorte que chaque équipe se coordonne, fasse des points réguliers et à se répartisse les tâches,

• le développement du prototype doit se faire en mode lean : l’idée doit être sans cesse adaptée en fonction de ce qu’on est capables de faire sur un délai de temps extrêmement court,

• la deadline est efficace parce qu’elle pousse l’équipe à passer outre certains détails pour se concentrer sur l’essentiel.